Aérer les supplices

Revenir vers le bitume,

Et avaler la nuit,

La vie, ne plus, ne pas,

C'est ainsi vers la fin, c'est ainsi,

Essayer la souplesse, ne plus s'y adonner,

Nos rêves sont des souffrances qui n'ont plus d'élégance,

Un vieux danseur raté se tient toujours au zinc,

Comme une vision de brume, un supplice redondant,

Ecorner les regards,

Les yeux qui se détournent,

Venir vers le goudron,

Avaler les mémoires,

Ne plus se retourner,

Passé décomposé,

Ainsi le peu de jours entre vie et néant,

Il faudra bien se perdre,

Ne plus se retrouver dans les souvenirs froids,

La mort est en suspens,

Eteignons les regrets, éternelle repentance,

Ce qui ne sera plus,

Un tourment se propage,

Comme une ligne claire,

Soubresaut de nos vies, une étreinte fatale,

Et un adieu lointain, un rire a l'agonie,

Partons, cocher, fuyons,

L'errance nous attends,

Allons sur les chemins,

Asphyxier nos squelettes,

Carboniser nos âmes, pour qu'il n'en reste rien.