Errance conjugale
Je ne supporte plus la vue de ton pénis, elle dit, pas tout le reste,
Mais seulement la vue de ton pénis, elle explique, pas toi,
Mais la vue de ton pénis, elle répète, tu n'y es pour rien,
Mais je ne supporte plus la vue de ton pénis,
Alors, je divague dans la salle de bains, j'erre dans la baignoire, je me demande ce qui lui prends,
Et je me dis que je devrais la quitter, je me dis que je devrais l'oublier,
Ses cheveux argents, ses seins arrondis, la courbe de son corps, ses étreintes de l'aube,
Les mots m'interpellent dans ma voiture de luxe,
Alors que les trottoirs sont remplis de dealers, de vagabonds éteints,
Je dissimule mon âme, j'alourdis le passé, colorie mon avenir de couleurs fades et sombres,
Elle ne supporte plus, la vue de mon pénis, dit-elle, elle le répète,
Je regarde la ville, a travers les fenêtres, dans la langueur nocturnes, je m'évade,
Elle ne supporte plus alors je me divise, je me dérive encore, je minuscule mon âme,
J'entre dans la douleur, de ne plus la toucher, j'entre dans la noirceur,
Seulement la deviner.