Les ivresses ennemies

Et puis revenir,

Toujours,

Comme la vie est si vaine, comme le roman est sombre,

Il reste des enfants, leur sourire, leur tourment,

Que rien ne peut éteindre,

Alors cours et dérive,

Un supplice parfois,

Et revenir encore,

Se briser sur des murs,

Du métal dans ta tête,

Anéantir l'ivresse,

Les désirs d'alcool, les beuveries trop obscènes,

Nu face aux sentiments,

il y aura des secousses,

Des tremblements de vide,

Comme un souci flétri,

Revenir pour le rien,

Remplir le néant,

Nous sommes des alcooliques,

Des visions, cramoisi,

On marchera subtil,

Fracassant le goudron,

Nos mains seront des armes,

Pour boire encore un peu,

Éphémère nos godets,

Vider les illusions,

Éblouir le tourment, éteindre les secousses,

Je me vautre,

Perdre, est un concept,

Quand on picole, 

Trop ivre,

On s'efface de ne pas vivre.